Ana Obregón, une actrice et présentatrice espagnole de 68 ans qui est récemment devenue mère grâce à la gestation pour autrui, fait actuellement la une de tous les médias en Espagne. Sa décision d’utiliser une mère porteuse a suscité un nouveau débat sur la pratique controversée de la gestation pour autrui. L’utilisation de mères porteuses pour porter un enfant reste un sujet controversé dans de nombreux pays, et la question de savoir si cela devrait être autorisé ou non continue d’être discutée au niveau international. Quelle est la situation actuelle de la législation sur la gestation pour autrui en Espagne?
En Espagne, la gestation pour autrui est illégale, qu’il y ait une compensation économique ou non. La loi 14/2006 établit que tout accord impliquant qu’une femme renonce à sa filiation maternelle en faveur d’un contractant ou d’un tiers est nul de plein droit. Au cours de la récente réforme de la loi sur l’avortement, en vigueur depuis le 1er mars 2022, le gouvernement considère que la GPA est une « violence reproductive envers les femmes ». La loi interdit « la promotion commerciale de la gestation pour autrui », ainsi que la diffusion d’informations sur « l’illégalité d’une telle pratique et l’invalidité du contrat par lequel la gestation pour autrui est consentie ».
Cependant, les citoyens espagnols qui ont recours à une mère porteuse dans un pays où la GPA est légale peuvent enregistrer leurs enfants comme les leurs à leur retour en Espagne. Cette pratique a été autorisée par l’instruction du 5 octobre 2010 de la Direction générale des registres et des notaires sur le régime d’enregistrement de la filiation des personnes nées par le biais d’une maternité de substitution. En réalité, des centaines de personnes en Espagne ont recours à cette technique chaque année, comme en témoignent les chiffres du ministère des Affaires étrangères. Entre 2010 et 2020, au moins 2 350 enfants nés par maternité de substitution ont été enregistrés dans les différents bureaux consulaires et missions diplomatiques. De 2017 à 2020, 1 707 demandes ont été reçues pour enregistrer des bébés nés par GPA en tant qu’Espagnols, dont seulement 291 ont été refusées. L’Ukraine est le pays où la plupart des enfants sont nés, suivie des États-Unis, où les citoyens espagnols effectuent principalement cette pratique.
En conclusion, la gestation pour autrui reste une pratique illégale en Espagne, même si de nombreux citoyens espagnols ont recours à cette technique à l’étranger. Malgré les débats continus sur la question de savoir si la gestation pour autrui devrait être autorisée ou non, le gouvernement espagnol a adopté une position ferme contre cette pratique. Il est essentiel que les droits et la protection des femmes impliquées dans la gestation pour autrui soient pris en compte dans toute discussion sur la légalisation de cette pratique. Il reste à voir si l’Espagne modifiera sa législation sur la gestation pour autrui à l’avenir, mais pour le moment, la pratique reste un sujet de controverse dans le pays.